Chronique | L'appel de l'ange

L'APPEL DE L'ANGE

Auteur : Guillaume Musso
Editions : Pocket
Pagination : 572 pages
Année de sortie : 2011
Genre : Romance / Thriller
Quatrième de couverture : Dans leur téléphone, il y avait toute leur vie. New York. Aéroport Kennedy. Dans la salle d'embarquement bondée, un homme et une femme se télescopent. Dispute anodine, et chacun reprend sa route. Madeline et Jonathan ne s'étaient jamais rencontrés, ils n'auraient jamais dû se revoir. Mais en ramassant leurs affaires, ils ont échangés leurs téléphones portables. Lorsqu'ils s'aperçoivent de leur méprise, ils sont séparés par 10000 kilomètres : elle est fleuriste à Paris, il tient un restaurant à San-Fransisco. Cédant à la curiosité, chacun explore le contenu du téléphone de l'autre. Une double indiscrétion et une révélation : leurs vies sont liées par un secret qu'ils pensaient enterré à jamais...

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CHRONIQUE

Ayant déjà lu ce livre précédemment, on peut en conclure (non sans raison), que l'Appel de l'ange m'a beaucoup plu. Je ne me suis pas contentée de simplement relire cette œuvre puisque j'ai eu également recours à la version audio, un CD narré par Erwin Grünspan. Ceci n'était que ma deuxième expérience en la matière, mais je peux affirmer que j'ai beaucoup aimé cette façon de (re)découvrir le livre. La voix d'Erwin est tout à fait adaptée au style de Musso, elle raconte le déroulement des événements avec une justesse époustouflante.
Malgré tout, comme je ne peux me contenter d'être normale, j'ai lu l'Appel de l'ange en version papier tout en écoutant le narrateur, m'adaptant au rythme de lecture de monsieur Grünspan et relisant à ma guise les passages qui me plaisaient. Ainsi, je vais pouvoir chroniquer le livre en lui-même, son histoire, plutôt que la façon dont il est raconté.
Depuis le tout premier livre que j'ai lu de Guillaume Musso (Sept ans après, si mes souvenirs sont bons), je suis devenue une fanatique inconditionnelle de sa manière si prompte à démêler un tas de fils qu'il avait lui-même roulés en boule, piétinés, coupés et noués. En un inexplicable tour de main, Musso parvient à rétablir le calme après l'irrésistible chaos qu'il a lui-même provoqué : c'est là son point fort, mais ce n'est pas le seul. En effet, l'auteur sait également vous happer dans son histoire, vous rendre accro à sa plume, comme un bon musicien vous rend dépendant de sa musique. Lorsque je lis ses romans, je ne peux tout simplement plus les lâcher, il devient alors strictement impossible pour moi de faire autre chose que de les dévorer, page après page. Et, même lorsque mes yeux survolent le point final, il m'est toujours impossible de penser à autre chose pendant plusieurs jours. Je me repasse tous les détails en revue, vérifie le moindre petit détail qui ne concorderait pas, mais je ne le trouve jamais. Car si rien de coulait de source au début du livre, tous les points finissent par s'assembler magnifiquement, chacun doté de sa signification et de son importance bien à lui. En 500 pages, Musso crée un mystère à partir de rien, complique le tout, ajoute des sentiments, de l'émotion, saupoudre ses pages de doute, remplit encore une fois le tout de complications, mélange l'ensemble et résolve l'intrigue d'une époustouflante main de maître. C'est fou, c'est compliqué, c'est spécial et parfois un peu pervers, mais c'est à chaque fois beau, grand, fort et cela conquit des milliers de lecteurs dans le monde entier. C'est Musso, c'est magnifique.
Dans l'Appel de l'ange, tout part d'une simple bousculade et ça finit en... enfin non, je ne vais pas finir par vous raconter l'histoire, ce serait du gâchis pur et simple, mais imaginez le scénario le plus fou du monde, quelque chose qui dépasse l'entendement, rajoutez des tas de détails sordides, puis essayer seulement de vous convaincre que cette histoire tient bel et bien debout. Vous n'avez certainement pas plus d'un dixième de l'absurdité que contient ce roman dans votre propre imagination.
De plus, l'histoire en elle-même ne fait pas, à elle seule, la beauté d'un roman. Vous devez aimer les personnages qui le forment pour donner vie à l'histoire que vous lisez. Anthony Burgess a dit un jour que "sans personnage, pas de roman" et il avait totalement raison. Toutes les perles de la littérature sont ce qu'elles sont grâce au développement que leur auteur a consacré aux personnages. Imaginez Roméo & Juliette sans Roméo et Juliette, et vous n'auriez même pas de titre à donner à cette œuvre de Shakespeare. Bien entendu, sans roman, pas de personnage non plus, et c'est pour cela qu'il est si important de donner vie à ses textes, ce que Musso réussit à merveille. Je me suis attachée à Madeline et Jonathan, j'ai adoré l'histoire haletante dans laquelle ils jouent. J'ai eu peur, j'ai eu envie de crier des mises en garde, pour au final me rendre compte que j'avais tort dans mes spéculations, et ce depuis le début. C'est ça, Musso : la prévision tout bonnement impossible.

COUP DE ♥︎